NOTES

 

Souvenir du récit, par Dion Cassius, de la révolte conduite par la reine Bunduica en Grande-Bretagne, en 60 ou 61, et réprimée par le gouverneur Gaius Suétone Paulinus, auquel succèdera Turpilianus, plus pacifique: « Aussi fut-il aisé à Bunduica d'emporter deux villes romaines, de les piller et d'y faire, comme je l'ai dit, un immense carnage; il n'y eut pas de cruauté que ne souffrirent les hommes qui furent pris. Mais leur action la plus affreuse, la plus inhumaine, fut de pendre nues les femmes de la plus haute naissance et de la plus grande distinction, de leur couper les mamelles et de les leur coudre sur la bouche, afin de les leur voir manger; après quoi, ils les empalèrent. » Hugo ajoute les herses. (Histoire romaine, LXII, 7, E. Gros trad., Paris, 1857; le livre ne figure pas dans la bibliothèque de Hauteville-House mais les personnes cultivées connaissaient l'épisode.) Hugo substitue un gouverneur à l'autre.

 

On n'a retrouvé nulle part la formule Vix vindicta est; Hugo est son auteur le plus probable. Elle sert à glisser de cet épisode particulier de la cruauté des Gaulois à une pratique romaine plus ou moins sadiquement fantasmée mais dont un à-peu-près est attesté par Ovide qui, dans L'art d'aimer (III, 220-243), donne aux dames ce conseil:

« Ainsi, laissez-nous croire que vous dormez encore, lorsque vous travaillez à votre toilette : vous paraîtrez avec plus d'avantage, lorsque vous y aurez mis la dernière main. [...]

Je ne vous défends point cependant de faire peigner vos cheveux devant nous; j'aime à les voir tomber en tresses flottantes sur vos épaules. Mais gardez-vous alors de toute humeur chagrine, et ne retouchez pas trop souvent à vos boucles. Que la coiffeuse n'ait rien à craindre de vous : je hais ces mégères qui lui déchirent la figure avec leurs ongles ou qui lui enfoncent des aiguilles dans les bras. Elle dévoue aux dieux infernaux la tête de sa maîtresse qu'elle tient entre ses mains, et trempe à la fois de sang et de larmes cette odieuse chevelure. »